Semaine 18 : Focus sur Joakim Noah

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Nous sommes le dimanche 2 mars, 19h heure française, à Chicago. Le joueur en forme du moment, Joakim Noah. L’équipe en face ? New York, en chute libre depuis 6 mois.

Noah va montrer une nouvelle fois le joueur qu’il est. Il ne fait aucun doute que le pivot français est un joueur atypique. A l’image de David Robinson, il est l’un des meilleurs passeurs à son poste, poste qui ne favorise pourtant pas cette catégorie statistique.

Depuis le début de saison, Noah tourne à une excellente moyenne de 4.6 passes par match, ce qui en fait le meilleur passeur de son équipe ! A cela s’ajoutent 12 points à 48 % de réussite et 11.5 rebonds. Sans oublier une présence presque inégalée à l’heure actuelle en défense.

12 points, 4.6 passes, c’est plutôt excellent pour un pivot censé être essentiellement porté sur la défense. Car on a jamais défini Noah comme un pivot offensif : pourtant, il a un arsenal atypique pour son poste. Il n’est pas capable de shooter à trois points tel Marc Gasol, il n’a pas un shoot à mi-distance et une adresse du niveau de Roy Hibbert. Mais il a son jeu à lui.

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On voit rarement des intérieurs à qui on donne de temps en temps la charge de remonter la balle. Noah le fait parfois. Les pivots sont soit à l’intérieur, soit derrière la ligne pour aider à la transmission de balle en faisant une passe immédiate ou presque. Rares sont ceux qui, comme Noah, vont partir en dribbles pour une meilleure passe ou un jump shot si l’opportunité se présente.

Car Noah a cette particularité : Il est un grand (2m11) qui sait dribbler sans perdre immédiatement la balle. Cela lui permet d’être imprévisible pour le pivot adverse qui défend sur lui. Mais également, comme il l’a fait ce soir face à New York, de réussir parfois des coast to coast (prise de rebond en défense, traversée du terrain et panier de l’autre côté. Exemple en vidéo).

Cela lui permet aussi de développer une facette de son jeu, rare pour les pivots : la création de jeu. Le travail de playmaker est généralement réservé aux meneurs et arrières. Mais Noah, en dépit de son poste, créé du jeu, se créé des tirs ou en créé pour ses coéquipiers.

Alors non, ce n’est pas un grand scoreur. Il a toujours eu des pourcentages relativement faibles pour son poste, possède peu de moves à l’intérieur. A l’inverse d’un joueur comme DeMarcus Cousins, il n’est pas un monstre des raquettes, pas un tueur. Ce qui fait qu’il utilise sa qualité de playmaker pour créer des shoots pour ses coéquipiers. Un pivot ayant une first pass mentality, c’est plutôt rare. Et quand il a des bons shoots à prendre, il s’exécute. Il réalise l’une de ses meilleures saisons en terme de réussite aux tirs avec 48 %, ce qui est en soit une belle moyenne. Car contrairement à AndreDrummond qui, au même poste, tourne à 60 % de réussite, il ne tente pas que des dunks sur seconde chance (après un rebond offensif) ou des layups faciles.

Ainsi, on peut dès lors considérer Noah comme un pivot offensif. Il est certes plutôt porté sur la défense, mais à l’inverse d’un pivot défensif comme Tyson Chandler, sa présence en attaque est de très loin bénéfique pour le niveau et la qualité de jeu de son équipe. Car Chandler score peu, passe peu, et ne fluidifie pas spécialement le jeu des Knicks. Un pivot plus classique en somme, bien que très bon dans son registre.

Noah-vs-Knicks

Revenons en à ce match du dimanche soir. Noah est en grande forme. En défense, il n’a pas fort à faire, ayant justement Chandler en face de lui (et Stoudemire qui est son inverse total : pivot offensif qui oublie de défendre). Mais en attaque, il a justement Chandler face à lui.

A la mi-temps, il affiche des statistiques tout simplement … Excellentes : 11 points, 10 passes, 8 rebonds. Il passera la barre des 10 rebonds en début de 4° quart temps, validant son deuxième triple-double de la saison (5° en carrière). Triple-double agrémenté d’un record de passes en carrière, rien que ça.

Sa feuille de match finale est superbe : 13 points (à 4/10 aux tirs et 5/8 aux lancers francs), 14 passes, 12 rebonds (donc 5 offensifs), 2 interceptions et 2 contres pour seulement 1 perte de balle (une passe de alley-oop ratée pour Boozer) et 0 fautes14 passes, plus qu’un record en carrière, c’est tout simplement le meilleur total pour un pivot depuis Sam Lacey, en 1979. Il a donc, sur ce point de vue, surpassé David Robinson que je citais plus haut. Il est aussi devenu, avec 5 triples-doubles, le 3° meilleur joueur des Bulls de l’histoire, derrière les 28 de Jordan et les 15 de Pippen. Rien que ça.

Voici en images la performance du soir : (Source : basket-infos.com).

Joakim Noah triple-double par BasketInfos

Et ce n’est qu’un match. Son meilleur de l’année, peut être, mais il est depuis janvier un incroyable joueur. Il se place, au même titre que Dwight Howard et Roy Hibbert, dans le Top 3 des meilleurs pivots de NBA en ce moment.

Et il replace son équipe de Chicago en un candidat sérieux au Top 3 de la conférence Est, bataillant avec Toronto.

Car les Bulls en sont à leur 4° victoire consécutive, leur 9° victoire sur les 10 derniers matchs. En pleine bourre, ils n’iront pas inquiéter Miami ou Indiana mais ils se placent en bons 3° de la conférence est avec 56 % de victoires (55 % pour Toronto, 52.5 pour Washington).

Et sur cette belle série de 9 victoires pour une défaite, Noah tourne à 14 points, 12 rebonds et… 6.7 passes de moyenne !

Et avec Miami 2°, ça ferait de belles retrouvailles en demies-finales de conférence Est si le classement en restait là.

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